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Le bonheur, ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre à danser sous la pluie - Sénèque

Ne pas céder au découragement face à la souffrance

Ne pas céder au découragement face à la souffrance

La souffrance est une chose que nous vivons généralement comme profondément injuste. Notre souffrance, celle de nos proches, et celles de millions de personnes dans le monde.

Qu'avons-nous fait pour mériter une telle souffrance ? Comment pouvons nous aider ceux qui souffrent ? Pourquoi aider deux personnes quand des peuples entiers souffrent ? C'est perdu d'avance...

La souffrance est très présente dans notre inconscient collectif. Prenons l'exemple de la religion catholique, qui reste l'un des fondement - quoi que nous en pensions - de la société occidentale.

Je ne sais pas s'il existe un Dieu. Certains y croient et je respecte cela. Moi-même j'y ai cru pendant un temps. Mais pourquoi permet-il alors tant de souffrance ?

Jésus lui-même a énormément souffert pour les hommes. De cette souffrance et de sa résurrection vers la vie éternelle émerge un modèle, un pilier de la foi chrétienne.

Faut-il pour autant souffrir pour pouvoir prétendre au bonheur de la vie éternelle ?

Ne pouvons-nous accéder au bonheur dans cette vie-ci ?

Sommes-nous à ce point éloignés de la vérité que nous soyons obligés de souffrir avant de pouvoir y accéder ?

La Bible nous renvoie à notre responsabilité d'homme. Dieu nous a créé libres de penser et d'agir. Nous serions donc responsables de cette souffrance, par nos actes et nos pensées.

Lourde responsabilité.

Je n'ai pas le sentiment d'avoir fait quelque chose pour mériter d'être violé, battu, de ne pas pouvoir nourrir ma famille, ou pour avoir dû enterrer un fils...

Je n'ai pas le sentiment d'avoir fait quelque chose pour mériter cette maladie, cette dépendance, cette solitude.

Et pourtant. Tous les humains souffrent, à un niveau ou un autre. Ils souffrent physiquement, psychiquement.

Certains souffrent de pas avoir de quoi manger ou se loger, d'autres souffrent des trop grandes responsabilités et conséquences de la gestion d'un gros portefeuille. Certains souffrent de malbouffe, d'autre de malnutrition. Certains souffrent de solitude, d'autres souffrent de leur célébrité et de ce qu'elle implique de ne jamais avoir droit à l'erreur ou à une intimité. Certains souffrent de ne pas travailler et d'autre de trop travailler...

Certains souffrent de ne pas avoir d'enfant, d'autre d'en avoir perdu un, d'autre encore d'avoir trop d'enfants et de ne pouvoir satisfaire leurs besoins premiers.

Est-ce à dire que nous ne pouvons pas éviter la souffrance ? Ni la nôtre, ni celle des autres ?

Les enseignements de Bouddha rejoignent cette idée. Ils invitent à ce constat de la souffrance de chaque être humain. Ils affirment que nous sommes responsables de nos actes et de nos pensées.

Responsables, mais pas coupables.

C'est pour moi le début de la réponse. Si nous nous arrêtons à l'idée que la souffrance est partout et que nous en sommes coupables, nous ressentirons de l'injustice, de la colère, un immense découragement. Un découragement qui nous coupera les jambes et arrêtera tout élan vers une recherche d'amélioration.

Prenons la question dans un autre sens. La souffrance est partout, c'est un constat, alors comment pouvons-nous y remédier ?

Car si nous sommes responsables, par nos actes et nos pensées, de la souffrance, il en est de même pour le fait de l'éradiquer. C'est bien par nos actes et nos pensées que nous pourrons la supprimer.

Il ne s'agit pas de se blâmer, de s'auto-flageller, mais de prendre nos responsabilités et de décider de changer de point de vue. Et du coup, tout de vient possible !

C'est un premier constat très réjouissant, n'est-ce pas ?

Oui !    Mais...

Soyons sérieux deux minutes: je ne vais pas arrêter la famine dans le monde, ou les guerres, ou la maladie de l'oncle George par la simple volonté de mon esprit...

Et si nous faisions le pari que si ? Sans doute pas demain. Ni même après-demain.

Mais prenons le temps d'y penser.

La famine, la guerre, le réchauffement climatique... comment puis-je y changer quelque chose ?

"Je veux bien arrêter de prendre ma voiture, mais je travaille à 15km de chez moi. Je ne peux pas faire autrement.

"Je veux bien manger bio, mais ça coûte beaucoup trop cher.

"Je veux bien contrôler ma consommation d'eau, mais je vis dans un immeuble où les charges sont collectives et les autres ne font pas attention. Je ne vais pas me restreindre et payer l'eau de mes voisins, tout de même !

S'agit-il ici de contraintes extérieures ? ou de mon refus de changer mes habitudes de vie ? parce que finalement, c'est confortable, je suis habitué(e), je n'ai pas le temps, et les autres ne se donnent pas ce mal, alors pourquoi je devrais me sacrifier... Le covoiturage, les transports en communs, les habitudes alimentaires, Tout cela demande un vrai questionnement. Est-ce que je veux changer quelque chose ? Pourquoi ? Comment ?

 

"Je veux bien être pacifiste. D'ailleurs je le suis. Mais les autres, en face, ils ne le sont pas du tout ! et ce n'est pas en étant pacifiste que je vais les arrêter...

Est-ce que je vais les arrêter en utilisant les mêmes moyens ? Je suis triste, angoissé(e), en colère, parce que des bombes explosent dans mon pays. Qu'en est-il pour les "autres" ? Ces êtres humains qui vivent dans les pays où nous envoyons nous-mêmes nos bombes ?

"Oui, mais ce sont eux qui ont commencé !

En sommes-nous bien certains ?

Et quand bien même ? Jusqu'à quelle extrémité faut-il renchérir pour que cela cesse ? une bombe ? deux ? une attaque nucléaire ?

Gandhi a dit : "La victoire obtenue par la violence équivaut à une défaite, car elle momentanée". Par un jeûne de  5 jours, il a empêché la guerre entre le Pakistan et l'Hindoustan.

Oui, Ok , mais Gandhi, c'est Gandhi !

Moi, à mon niveau, que puis-je faire pour arrêter la guerre ?

Je peux éviter de relayer la terreur. Eviter d'attiser la haine. Garder un discours de paix, quoi qu'il arrive.

Penser à ceux qui souffrent sans que cela me fasse souffrir moi-même, en tirant de cette pensée plus de volonté d'aider ceux que je peux.

Nous ne pouvons pas aider chaque personne qui souffre, mais faire notre possible autour de nous, cultiver une paix de l'esprit pour transmettre des paroles et des actes positifs, en faisant le pari que cela servira d'exemple, c'est le premier pas. 

Oui, nous sommes responsables de nos actes et de notre attitudes Nous ne pouvons pas sans cesse accuser les "autres", nous retrancher derrière le fait que nous n'y pouvons rien.

Pour notre propre souffrance, nous pouvons travailler. Apprendre à lâcher prise. Accepter là aussi que nous avons une part de responsabilité lorsque nous nous accrochons aux pensées négatives et nous 'complaisons' dans le rôle de victime. Nous sommes confronté à la vie, la mort, la maladie, la séparation. Nous avons besoin de temps pour accepter et faire le deuil de ce qui a été ou de ce qui ne sera pas. Mais ensuite, nous avons la possibilité de rebondir, pour peu que nous soyons prêt à nous y atteler.

Pas dans une autre vie. Ici et maintenant.

Nous ne pourrons peut-être pas guérir de cette maladie, mais nous pouvons l'accepter pour que la souffrance psychique ne vienne pas s'ajouter à la douleur physique. Pour continuer de vivre de bons moments avec nos proches, avec les gens autour de nous, grâce à nos lectures, au chant des oiseaux, au rayon de soleil qui vient frapper à la fenêtre.

 

Il n'y a pas de volonté de jugement ou de reproche de ma part. Il n' a rien de simple dans ce que je propose ici, et je m'inclue dans tous ces travers que je décris. Je suis moi-même une adepte de la facilité et du découragement qui se soigne ;).

Mais j'ai eu la chance de croiser des personnes formidables, qui m'ont permis de réfléchir à tout cela, et elles ont changé ma vision du monde. Je sais aussi à quel point il est important d'y revenir souvent pour comprendre, faire sien, essayer encore et encore...

Bonne route à vous...

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